Au risque de passer pour un mauvais français
Dans ce pays où le bonheur est une suite d’essais
Transformé aujourd’hui par un match de foot
Au bout duquel l’équipe française a soulevé la coupe,
J’ose dire ne pas comprendre.
Ne pas comprendre
Tous ces gentils français au cœur soudain tendre.
Qu’ils soient joyeux, OK.
Mais descendre dans la rue en millions de paquets,
Tel des colonnes de poules caquetant dans tous les sens
Et toutes interdites d’absence
Sous peine de sanction
C’est un peu fort de croupion !
Où sont ces gentils français ah oui ! muchés dans leur appartement,
Lorsqu’il s’agit de refuser une loi destructrice en jouant les méchants ?
Personne pour défendre celles et ceux des petites boites,
Même pas le premier syndicat qui accepte le dictat de la droite !
En 45-46, ils étaient aussi des millions dans les rues
Au risque qu’on les tue ;
Ils recherchaient le bonheur de la justice ;
Le foot, ils l’aimaient mais sans artifice.
Leur vrai bonheur était dans une vie ensemble
Où personne ne tremble.