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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 16:26

Je fais mes courses au supermarché.

Je vais maintenant en fauteuil parce que je ne peux plus marcher (on ne se rend pas compte comme c’est long un supermarché !) et quand ils leur prennent l’idée de tout changer pour que nous achetions des choses dont nous n’avions pas besoin, là c’est le pompon ! Il faut faire tous les rayons pour trouver une boite de sardines à l’huile ou un kilo de sucre.

Je mets sur mes genoux un panier que je trouve à l’entrée et je roule avec un sac accroché aux poignées du fauteuil en vue de mettre la marchandise une fois payée.

Je regarde sur mon téléphone si je n’ai rien oublié et je me dirige vers les caisses.

Les caisses pour handicapés et femmes enceintes ne manquent pas, le problème c’est qu’il n’y a pas de caissière.

Je vois de loin deux caisses avec caissières. Je slalom pour arriver. A chaque caisse il n’y a que deux personnes mais la deuxième, toujours à chaque caisse comme bien évidemment, a un caddy plein à ras-bord et que la personne a commencé à décharger.

Je choisis une caisse au hasard. A côté c’est un homme. Il me regarde et me fait signe de venir devant lui. Je le remercie en lui disant que j’ai le temps. Pendant ce temps la dame devant moi à la caisse où je suis, continue son déchargement. Elle range consciencieusement ses petites boites d’asperges, les bouteilles de vin et d’apéro, son sachet de tomates qu’elle n’a heureusement pas oublié de peser, ses fromages, sa belle salade verte, son café etc. Sa tête basse va de l’intérieur du caddy à la surface du tapis roulant qu’elle pourrait lécher.

Une carotte tombe par terre. Elle la ramasse et rejetant ses cheveux en arrière, me découvre.

-          Oh monsieur ! je ne vous avais pas vu. Excusez-moi. Passez, je vous en prie.

Je réponds comme tout à l’heure mais elle insiste :

-          Non, non, passez, attendez je vais faire une place entre mes marchandises et celles de la dame devant moi.

Elle repousse d’un coup de bras solide ce qu’elle avait soigneusement rangé et m’invite à passer devant elle et à déposer mes quelques achats.

 

J’arrive chez moi. J’ouvre mon coffre pour sortir le fauteuil. Ma voisine passe en vélo avec sa fille sur le porte-bagage. Elle s’arrête pour faire une bise et dire bonjour. On se raconte les dernières nouvelles. Je lui demande où en est son permis de conduire.

-          Ah ! ils ont changé les horaires pour apprendre le code et je ne peux plus y aller. Ils ont mis ça de 17 à 19 heures en plein dans mes horaires de travail. Ils ne veulent rien savoir et surtout pas me rembourser les 1000 euros que je leur ai déjà laissés.

Pendant qu’elle parle, j’ouvre la portière arrière de la voiture. Elle voit deux grands sacs plein (j’avais été au dry avant le magasin) et tout en me demandant si je veux de l’aide, prend les deux sacs. Je lui dis qu’ils sont lourds.

-          J’en porte de bien plus lourd au travail !

Pendant ce temps arrive un autre voisin et il prend le deuxième sac. La jeune qui était sur le porte bagage descend et pousse le vélo.

En allant en procession (!) vers chez moi, la voisine dit en riant :

-          Quand on a de bons voisins il faut faire en sorte qu’ils restent !

 

En une heure j’avais profité de la solidarité de cinq personnes !

Si ça existe !

265. Si ça existe !
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commentaires

M
La solidarité, ça existe et il faut le dire!.... jusqu'à ce qu'on s'interroge d'où elle vient! Merci.
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  • : René Lelièvre
  • : personnes handicapées, personnes 'normales'.... rencontres, humour....
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