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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 20:56

Nous étions heureux sur nos fauteuils électriques, Julie et moi. Le soleil brûlant n’empêchait pas un petit vent caressant.

Nous étions allés au cercle de silence sur la Place d’Armes de Valenciennes (chaque premier vendredi du mois de 18 à 19 heures) en suivant le tracé du tram longé par un large trottoir sans trou ni bosse et surtout sans obstacle impossible à franchir.

Après l’heure du cercle de silence je proposai de repartir par le tracé le plus court. Il passait par la rue du Faubourg de Paris.

Julie était réticente. Pourrions-nous passer partout avec nos fauteuils électriques ? Je balayai l’objection d’un grand geste du bras signifiant ‘En avant !’

Nous passâmes l’avenue des Dentelières, prîmes la percée du tram qui nous mena jusqu’à la gare du Faubourg de Paris.

Jusque-là, pas de problème, je me félicitais intérieurement de la décision prise. Depuis le départ de la Place d’Armes nous avions toujours roulé sur le trottoir.

Nous prîmes le rond-point de la gare du Faubourg de Paris facilement et, toujours sur le trottoir, nous passâmes au-dessus de la ligne de chemin de fer.

Arrivés au niveau de l’église du Faubourg, j’hésitai entre la rue et le trottoir. Tout s’étant bien passé jusque-là, j’optai pour le trottoir. J’avais eu peur des poubelles mais le vendredi n’étant pas leur jour elles étaient restées sagement chez leurs propriétaires.

Nous fûmes bientôt au-delà du canal de l’Escaut, au pied de l’avenue Faidherbe.

C’est là que les ennuis ont commencé.

Impossible de franchir la rue de la Délivrance pour aller sur l’avenue Faidherbe, le trottoir est trop haut.

Après un bref conciliabule, Julie et moi, nous décidons de longer le canal espérant trouver un ‘bateau’ (abaissement du trottoir pas pour nous mais au moins pour les voitures !) afin de traverser la rue et reprendre vers l’avenue Faidherbe.

Tu parles de délivrance comme disait le nom de la rue, pas un bateau ! Non seulement pas de bateau mais une voiture garée sur le trottoir ! Je propose à Julie de m’attendre et pars voir si nous passerions sur le trottoir malgré cette voiture. Ça passait.

Nous poursuivons donc même si cela changeait l’itinéraire. Nous passerons devant le lycée de l’Escaut pour continuer par l’avenue Villars.

Basta ! Pourquoi faire des projets ? Là encore, nouvelle impossibilité. Avant d’arriver au lycée le trottoir laisse place à l’herbe et un poteau planté juste au milieu entre le bord de la route et celui du bord du canal nous empêche de continuer. Nous pouvons tenter le coup mais au risque que les fauteuils versent dans le canal ou sur la route.

Nous faisons demi-tour, décidant alors de remonter jusqu’à l’église du Faubourg pour prendre la route et rouler en compagnie des voitures !

Que nenni ! Que voyons-nous en faisant demi-tour ? une nouvelle voiture s’était garée sur le trottoir et cette fois pas question que les fauteuils puissent passer !

Nous voilà coincer tous les deux sur 60 mètres de trottoir avec d’un côté une voiture et de l’autre un poteau, les deux faisant barrage devant et derrière nous…. Nous étions prisonniers dans la rue de la Délivrance !

Que faire ? Téléphoner à des amis pour appeler au secours ? Appeler la police ?

Pendant que nous discutons Julie et moi, un homme et une femme avec un mignon petit chat dans les bras nous croisent.

Je demande à tout hasard :

  • Connaissez-vous l’heureux propriétaire de cette voiture ?
  • Non, pourquoi ?
  • Elle nous empêche de passer.

Le couple constate et nous propose leur aide. Les nouveaux amis comprennent vite le problème ; la hauteur du trottoir empêche les fauteuils de descendre sur la rue pour traverser et reprendre l’avenue Faidherbe.

  • Il faut tenter dit l’homme, c’est la seule solution. Vous ne pouvez pas rester là ! Roulez le plus lentement possible et en soulevant votre fauteuil nous allons tenter d’adoucir la marche à franchir.

Nous prenons le risque et faisons l’un après l’autre ce qui est proposé. Julie prend le chat sur ces genoux et le couple fait ce qu’il peut. C’est qu’un fauteuil électrique avec les batteries, ça pèse lourd !

Les batteries sont basses et elles frottent l’arête du trottoir mais en faisant lentement et avec l’aide offert nous passons chacun notre tour ! Nous sommes à nouveau libres rue de la Délivrance !

  • Heureusement que vous êtes passés par là, dis-je au couple en guise de remerciement.

Les deux amis partent tout de suite en faisant un signe d’encouragement.

Nous avons alors roulé (sur la route !) dans l’avenue Faidherbe jusqu’au rond-point de la place Dampierre, puis ça a été l’avenue Désandrouins, le quartier de saint Waast pour arriver à celui de Du Temple où habite Julie.

Ce jour-là j’ai mis une heure et demie en fauteuil électrique pour aller de la Place d’Armes de Valenciennes à La Chasse Royale où est ma résidence première, secondaire et tertiaire.

Inutile de dire que maintenant trottoir bien aménagé ou pas, je prends la route par crainte de trouver au bout du trottoir une descente impossible ! Tant pis pour les klaxons d’automobilistes énervés de nous voir rouler avec eux !

Fauteuil à six roues mais plus cher !

Fauteuil à six roues mais plus cher !

Fauteuil coincé mais moins cher !

Fauteuil coincé mais moins cher !

Conduite idéale mais acrobatique !

Conduite idéale mais acrobatique !

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