Le 19 novembre nous avions rendez-vous avec la Voix du Nord. Nous c’est Julie, Laurent et Dominique, des amis obligés de se déplacer en fauteuil électrique. Des rochers pour empêcher les motos de passer nous empêchent nous aussi de passer. Nous avons demandé un changement mais rien ne s’est fait d’où notre rencontre avec la Voix du Nord.
Ci-dessous l’article de la Voix du Nord et quelques remarques après que je me suis permis de glisser…
La semaine prochaine c’est le journal l’Observateur que nous rencontrerons.
« La passerelle, entre la Chasse-Royale et Du Temple, n’en finit plus de poser problème. Théâtre de fréquents actes de vandalisme et même d’une tentative d’homicide volontaire (par jets de parpaing sur les voitures), elle cristallise aujourd’hui le mécontentement de personnes en fauteuil. Des riverains piégés par les mesures de sécurité prises par la ville.
« Je ne peux plus me rendre chez le médecin », confie Julie Bétrémieux. Vivant à Du Temple, rue du Carreau, elle empruntait régulièrement la passerelle pour se rendre à la maison médicale, rue Jean-Baptiste-Corot, à la Chasse-Royale. Aujourd’hui, elle doit faire un détour de plus d’un kilomètre avec son fauteuil roulant motorisé, en passant par La Sentinelle. Mieux vaut pour elle que son médecin ne soit pas en grève ce jour-là…« Je suis coincé dans le quartier », témoigne Laurent Baivier, de la Chasse-Royale. Idem pour Dominique Chilinski, du même quartier, et membre de l’Association des paralysés de France (APF). Impossible pour les deux hommes de gagner désormais l’arrêt du tram à Du Temple, qui se trouve de l’autre côté de la passerelle. Raisonnant en bipède, nous nous demandons pourquoi ils ne prennent pas le bus. « Très peu de bus sont équipés, et quand ils le sont, la passerelle dépliante est souvent en panne », racontent-ils. Qui plus, les arrêts de bus sont loin d’être tous aux normes – c’est-à-dire avec des quais relevés. Parmi les fauteuils en colère, il y a aussi René Lelièvre. Lui passe tout juste, parce qu’il a la chance d’avoir un fauteuil motorisé plutôt compact, mais ce n’est pas le cas « de nombreuses mamans avec de larges poussettes », fait-il remarquer. Ces hommes et femme ont encore la chance d’avoir un engin motorisé, mais nous observons que vu la pente, obstacles ou pas, les personnes en fauteuils roulants simples doivent être sacrément musclées des bras pour grimper jusque-là. Les obstacles, nous y voilà. Ce sont ces rochers, installés en septembre, qui les empêchent de circuler librement. « Je n’ai pas de solution miracle, et c’est celle qui convient au plus grand nombre », nous explique le maire Laurent Degallaix (le maire de Valenciennes) qui constate que « seules deux ou trois personnes sont pénalisées ». Et que « les poussettes passent », selon lui. Il est vrai que la ville a tout testé et beaucoup investi pour enrayer le problème de la vitesse et de circulation des mobylettes et quads. « Plus de 100 000 euros de travaux à cause de quelques-uns », résume le maire lassé… comme les riverains.
Un casse-tête insoluble pour la ville. Alors que la municipalité investit juste à côté dans un pôle culturel, elle aura mis le paquet effectivement pour sécuriser la passerelle ces dernières années. Parmi les aménagements, citons des potelets aux entrées de la passerelle, puis des barrières scellées au sol en mars 2014 (45 00 €), puis un système de portiques permettant l’accès aux personnes à mobilité réduite en juin 2015 (15 000 €). « À chaque fois, et très rapidement, ces systèmes ont été détériorés, sciés, cassés, détruits… », explique-t-on au service communication. En septembre, la ville opte un système d’enrochement (1000 €), qui empêcherait les motos de passer. « Des actes de vandalisme ont été constatés même sur cet aménagement », indique la mairie. « Et les mobylettes passent quand même », nous indiquaient les riverains en fauteuil. « Sur les vidéos de surveillance, on en voit même soulever leur engin pour passer », reconnaissait Laurent Degallaix….
…. Très diplomatiquement, en mairie, on indique « les services techniques prennent le temps de trouver un nouvel aménagement possible conciliant sécurité et accès aux personnes à mobilité réduite ainsi qu’aux poussettes ». Mais comme l’a dit, Laurent Degallaix, « c’estcompliqué, on n’a pas de solution miracle ».
Quelques remarques.
Si je passe très difficilement bien que mon fauteuil est plus étroit, j’y ai laissé un garde-boue.
Certes, comme dit le maire, les poussettes passent mais les enfants de quelques mois ne sont pas en poussette mais dans un landau qui, lui, ne passe pas.
On ne veut pas prendre le réflexe de proposer à une personne handicapée de faire un essai de passage lorsqu’un travail d’accessibilité est réalisé sur la route ou ailleurs.
Le maire se console en disant : « seules deux ou trois personnes sont pénalisées ». Malheureusement ça tombe bien souvent sur les personnes handicapées qui se sentent mises sur la touche.
Serions-nous des citoyens de seconde zone ? Nous n’avons pas le droit de vivre comme tout le monde ? De nous déplacer là où nous voulons ?
Nous sommes fatigués de nous battre mais nous n’arrêtons pourtant jamais !