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28 décembre 2017 4 28 /12 /décembre /2017 14:37

Il était une fois un cri lancé deux ou trois fois ; à la troisième fois chacun se demandait s’il allait y avoir une quatrième fois. Non que le cri empêchât de dormir mais il brouillait les infos en les dominant.

Le présentateur du JT, chemise blanche et cravate bleue sous une veste rouge racontait les événements du monde ; au ton de sa voix il était clair qu’ils ne le concernaient en rien et qu’il avait hâte de retrouver son verre de whisky dans sa maison qui dominait la ville.

Le présentateur ne tentait pas de couvrir le cri. Il était habitué à la misère du monde. Tout le monde s’affolait autour de lui mais lui restait digne. Il y eut des pas précipités pour réprimer le cri. Mais le cri était malin, il bougeait sans arrêt. Comme si le cri était partout.

Et puis les téléspectateurs n’entendirent plus le cri, ils le virent.

C’était un cri désarmé, triste, sans espoir. Comme la femme qui poussait ce cri avec ses deux enfants accrochés à sa robe ample. Ils étaient perdus dans cet univers qui racontait le monde.

La femme venait de Syrie, du Yémen, d’Afghanistan, d’Irak, de Libye, du Mali, de Somali, du Soudan du Sud, du Yémen, du Cachemire, de Palestine, des Philippines, du Pakistan, de République Centre Africaine, de République démocratique du Congo, du Soudan… 

De partout venait le cri de la femme.

Il était une fois des millions de cris…

De tous pays où la femme n’a plus d’avenir.

La femme était porteuse du cri de toutes ces femmes.

Aux infos, les marchés de Noël, les bouchons dus aux fêtes, les imbécilités de Trump, l’anniversaire de Macron, tout était devenu dérisoire et ne pouvait couvrir le cri.

Si la femme n’a plus d’avenir, la terre n’a plus d’avenir. Les hommes qui disent aimer les femmes et les violent et les tuent, signent leur fin.

Le présentateur n’avait toujours pas compris et continuait ses boniments à des gens qui n’entendaient plus que la femme. Le rédacteur en chef vint sur le plateau pour lui dire d’arrêter. Tout le monde avait fermé son poste et ne l’écoutait plus.

Et les gens tout surpris de se rencontrer dehors, disaient :

  • Vous avez entendu le cri de cette femme ? d’où est-elle ?
  • De partout et surtout des pays en guerre et des pays sans liberté si j’ai bien compris.
  • Que peut-on faire ?

Enfin LA question !

Si nous nous posions cette question ensemble, certainement que nous saurions y répondre !

328. Le cri.
328. Le cri.
328. Le cri.
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  • : René Lelièvre
  • : personnes handicapées, personnes 'normales'.... rencontres, humour....
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